Génie du combat pour les uns, illuminé radoteur pour les autres… « M.A.A.J.A.K. » est quelqu’un qui laisse rarement indifférent : ses prises de position, souvent à contre-courant de la tendance dominante et son approche assez « singulière » (pour ne pas dire complètement barge) en ont dérouté plus d’un…
Et aussi, parce qu’on croit profondément que le génie s’accompagne souvent d’une bonne dose de folie.
Il y a toujours un truc ou l’autre qui me fait rire ou qui m’interpelle et pas forcément que sur des sujets reliés au combat ou à la self-défense.
L’article qui suit, et dont je reprends quelques passages, est à mon sens assez révélateur de la philosophie de Keating : un sujet qui peut porter à sourire mais une profondeur de réflexion et une analyse aussi acérée et inattendue que la pointe d’un Chinook qui vous transperce.
“Tauromaquia Y Armas Blancas” By Master At Arms James A. Keating.
“Over the last five years I've conducted an intense study of bullfighting & of the corrida in general. I was seeking that universal link between the bull fight and the knife fight.”
Vous admettrez que ça démarre fort, non?
Alors, un lien entre la tauromachie et le combat au couteau, vous y croyez vous?
James, lui, il y croit… et il a peut-être pas tort…
“La corrida & le couteau
“The Two Basic Actions of The Knifefighter
The first is called hollowing out. (about like this Matador in the picture right) The second is known as leaning away. This can be likened to doing a modified limbo. Then add a dash of footwork (geometry) to spice up these two actions. Top it off with some highly articulated arm manuevers and you have a deadly ballet of battle at it's best ! Evade - don't block ! »
La première est le retrait du corps (comme le Matador sur la photo ci dessus). La seconde c’est le fait de plonger sur l’adversaire. Les deux peuvent être liées pour créer une sorte de limbo modifié. Ajoutez à cela une pincée de déplacement pour pimenter les deux actions. Recouvrez de quelques mouvements de bras, hautement synchronisés et vous obtenez une merveilleuse expression de la danse de la guerre !
Eviter - pas bloquer ! »
Effectivement si on observe la photo, le parallèle est inattendu mais assez saisissant…
En faisant un tout petit effort d’imagination, on pourrait aisément remplacer les banderilles par une lame et le taureau par un autre combattant armé.


« Les similarités sont évidentes même pour l’œil non entraîné. Le combat au couteau est plus souvent gagné grâce à la patience et l’observation que par la force brute »
(Making the Kill)”
“ ~“Désanimer” l’opposition ~
(La mise à mort)”

“Have a look at the photo above. Let's use this as an example of sorts. First let us examine the general positioning of the matador's body. He is voiding the center to escape being gored, yet to remain close enough to deliver a blow of his own. The same distance control and timing as in an encounter between two expert knife men. “
“Examinez la photo ci-dessus et utilisons là comme une sorte d’exemple. D’abord, examinons le positionnement général du corps du Matador. Il esquive le centre pour éviter de se faire encorner, tout en restant suffisamment près pour délivrer son propre coup. Le même contrôle de la distance et du timing que dans une confrontation entre deux combattants (au couteau) de haut niveau.”
Toute la différence entre le fait de s’en sortir ou d’y rester tient à notre faculté à gérer la distance et le timing, être juste assez loin pour sortir de l’axe de l’attaque et juste assez près pour pouvoir contre attaquer de manière efficace.
« Les coupes ne sont d’aucune utilité au Matador qui, lui, cherche à tuer rapidement. Dans le cadre du combat au couteau, les coupes et les saignements qui en découlent chez l’adversaire servent à l’affaiblir et à le démoraliser. Elles mènent vers la mise à mort. Ensuite ça devient une question de piques, qui, si tout va bien, vont terminer le boulot – combat. Les banderilles et les cavaliers (picadores) affaiblissent le taureau dans le cadre de la corrida. Les piques tuent, la plupart des coupes pas. Souvenez de ce simple fait. Estoc ! »
En réexaminant cela dans le cadre du travail à mains nues face à une attaque au couteau (ce qui sera quand même bien plus souvent le cas, du moins ici en Europe occidentale), qu’est-ce qu’on apprends ?
Pourquoi ?
D’abord parce que ça vous donnerait une chance d’ « esquiver le centre pour éviter de se faire encorner, tout en restant suffisamment près pour délivrer son propre coup », comme notre Matador de tout à l’heure, chance d’autant plus sérieuse qu’à ce moment précis de la confrontation vous êtes (encore) physiquement au top de votre capacité.
Votre douleur, la panique, le manque de solution… et peut-être les saignements consécutifs aux coupes… tout ça fait son jeu, votre détermination vous quitte, la peur vous envahit et là il sait que le moment est venu pour lui de frapper.
Une bonne raison pour :
1) Eviter A TOUT PRIX une confrontation avec une personne armée (surtout d’une lame)
2) Si il est impossible de l’éviter : mettre un terme le plus rapidement possible et de la façon la plus expéditive possible à la confrontation.
Ca aussi, c’est un "simple fait" dont il est bon de se souvenir.
Et n’oubliez pas… « Nobody knows what Unca Jim knows »
Peace,
Rico.
1 commentaire:
Super article Rico. J'ai adoré le parallèle entre combat au couteau et tauromachie... je ne connaissai pas ce Monsieur Keating. C'est souvent par la métaphore que l'on passe le mieux les messages.. celle là est valable au propre comme au figuré. Bien vu ;-)
Super blog les gars, je kiff !!
David "Bully"
Enregistrer un commentaire