[Review] Spyderco Spin

Spyderco, est une marque qui, depuis des années, enchante les amateurs de lames avec ses créations, parfois surprenantes, mais toujours superbement usinées.
Que ce soit d’un point de vue self-défense ou utilitaire, on est rarement déçu en achetant du Spyder.
Je dois dire que j’ai été, une fois de plus, très impressionné par le nouveau catalogue Spyderco.

Ce que j’aime avec cette marque, c’est que, malgré sa réputation, le fait qu’elle soit bien établie et qu’elle dispose d’un catalogue déjà extrêmement bien fournis, Spyderco n’hésite jamais à sortir de nouveaux modèles, à tester de nouveaux matériaux ou à proposer des designs innovants qui sortent des sentiers battus.
Spyderco est aussi une de rares marques à ma connaissance à s’intéresser autant à l’utilisateur final, il n’est pas rare de voir les dirigeants de la marque traîner sur les forums spécialisés, écouter les avis de leurs clients et proposer des améliorations qui vont dans ce sens (exemples récents : le Delica « wavé » et le Pikal, tous deux développés en collaboration avec les membres du forum US Total Protection Interactive).

Une de mes gammes préférées chez Spyder est sans contexte celle des « Litle Big Knives », dont les modèles les plus connus sont le Jester et le Ladybug.
Deux formidables petits couteaux, très discrets, qui trouvent leur place tout naturellement dans une poche ou sur un trousseau de clés et qui, de par leur taille réduite, ne déclenche pas les alarmes dès que vous le sortez.

Cette gamme s’est vue adjoindre un nouveau modèle cette saison, le SPIN.Ma première rencontre avec le SPIN, date de quelques mois… Il m’avait été présenté lors d’un stage de protection personnelle par le GHC himself, Mr. Fred Perrin qui ne tarissait pas d’éloges à son sujet.
Après l’avoir eu en main pendant quelques minutes, je suis rapidement arrivé à la conclusion qu’il me FALLAIT ce couteau…Bon, ça fait maintenant presque un mois qu’un exemplaire de ce modèle, en provenance directe des zétazunis, a trouvé une maison accueillante dans ma poche.

Il est temps de faire un petit résumé de mes premières impressions :


1) Le Design.

On a beau se dire qu’on achète pas un couteau pour des raisons esthétiques, on en achète quand même rarement un, juste parce qu’il est moche comme l’enfer…Et le SPIN a de la gueule… c’est le moins qu’on puisse dire.


Le design du couteau a été réalisé par Erich Glesser qui n’est autre que le fils de Sal G., le célèbre Big Boss de la marque à l’arachnide.

On retrouve d’ailleurs la « marque » d’Erich à l’arrière du couteau (les lettres E et G entremêlées).


On retrouve également les signes distinctifs de Spyderco à différents niveaux : l’araignée sur la lame et le marquage « toile » sur le manche.

Personnellement, je trouve que le marquage sur le manche est affreux… mais bon, on peut quand même vivre avec…
Je regrette également le choix de l’acier comme matériau pour le manche, dès qu’on a les mains un peu moites (ou emplie d’un liquide divers…) l’acier à tendance à transformer le couteau en savonnette.
Cependant, ce problème peut assez facilement être contourné (voir le chapitre traitant de la prise en main).


2) La lame.


L’acier choisi est le VG-10, acier utilisé par la marque de Golden depuis de longues années, et qu’on retrouve également sur pas mal de best-sellers comme par exemple le Delica.

J’ai d’ailleurs un peu l’impression que cet acier à subit quelques améliorations… je suis loin d’être un spécialiste des aciers (tout ce que je lui demande c’est de couper et d’être facilement réafutable), mais le tranchant du SPIN me semble encore plus « mordant » que les autres modèles VG-10 que je possède.

Pour vous donner une idée, les 4 cm de lame du SPIN sont largement suffisants pour débiter de la paracorde 5,5 mm à la volée.Une autre particularité de la lame du SPIN est son émouture « totale » qui part du dessus de la lame et se poursuit, dans le même angle, jusqu’au tranchant.
Je ne sais pas très bien ce que ça amène ou pas au pouvoir de coupe, mais esthétiquement je trouve ça assez réussit…La pointe aussi est assez particulière.


Ce type de pointe « tronquée » est présente sur bon nombre de couteau de la nouvelle collection (comme le Delica Gen4).

Le pouvoir de pénétration semble être équivalent (d’après les qqs tests que j’ai fait du moins, pas encore essayé de percer une cage thoracique avec) mais je pense que la solidité de la pointe s’en trouve bel et bien améliorée.

Ce qui pour un couteau à vocation plutôt utilitaire est toujours appréciable…


3) Le Lock

Le choix de Glesser s’est porté sur un système de type frame-lock.
Esthétiquement j’adore les frames… allez savoir pourquoi…

D'un point de vue technique, le frame permet d’avoir un lock puissant sans augmenter « l’épaisseur » du couteau, ce qui, sur un couteau aussi petit, rend le port beaucoup plus confortable.

Le dernier frame lock que j’avais essayé (sur un Strider) m’avait fortement déçu… le lock bloquait l’ouverture de la lame (en rayant le coating de celle-ci) et il fallait presque un cric pour l’ouvrir.

Selon la façon de poser ses doigts sur le manche, il était même parfois impossible de l’ouvrir sans changer le positionnement de la mainIdéal pour une sortie sous stress…

Le lock du Spin m’a quelque peu rassuré… ici le mécanisme fonctionne bien et la lame glisse très souplement sur toute la longueur du mécanisme.

Malgré tout, il me reste quelque craintes… il m’est déjà arrivé de me retrouver avec le couteau partiellement locké (le mécanisme ne s’étant pas engagé à fond), ce qui constitue un risque inacceptable pour mes petites mimines.

Un point « gris » (ce phénomène ne se produit pas assez souvent pour être vraiment considéré comme un point noir) à retravailler donc...

4) La prise en main.

Assurément LE point fort de ce couteau.
La prise en main est absolument hallucinante, surtout si on la compare à la taille très réduite du couteau.

On sent également que beaucoup de temps à été passé sur la conception du manche, tant celui-ci semble être moulé dans la main.


J’apprécie tout particulièrement la petite dépression qui sert d’appui pour le pouce sur le dessus de la lame.

Si je n’avais pas deux mains gauches, j’ajouterais volontiers quelques toxifications sur l’appui pouce, l’intérieur du lock et sur la plaquette en acier du manche, même si le couteau est déjà très fonctionnel comme ça…

Pourtant, même si la prise en main est très satisfaisante à l’origine, ce n’est pas une raison pour ne pas essayer de l’améliorer…
Une solution pratique, low-tech et low-cost, que j’utilise avec les autres mini-Spydie, consiste à y adjoindre une photon, montée sur un anneau de porte-clé assez large.



L’idée est de passer le petit doigt dans l’anneau, ce qui permet de maintenir une certaine tension qui a pour effet de « coller » le couteau dans la paume.


Ca évite aussi de le laisser tomber si, pour une raison ou une autre, on est amené à ouvrir la main.


De plus, j’ai l’impression (qui n’en est peut-être qu’une dans le fond) que la photon « adoucit » le look du couteau, en lui conférant un côté plus utilitaire.


5) Modes de port & déploiements.

Le SPIN est un couteau Tip-Down (ce qui signifie que clippé dans la poche en position fermée, la pointe est en bas) pourvu d’un clip de poche.

Sur le modèle que j’ai testé, j’ai trouvé le clip très « serré », ce qui limite un peu la rapidité de sortie.La raison pour laquelle le clip est si « tight », c’est qu’à l’origine il à été prévu pour pouvoir être utilisé en pince à billets.

Ce n’est cependant pas un mode de port que j’affectionne particulièrement.Je lui préfère nettement un port « classique » clippé dans la poche avant droite, ou encore un port IWB en ligne central, le couteau clippé légèrement à gauche de ma boucle de ceinture, à l’intérieur du pantalon.

En ce qui concerne le déploiement : malheureusement, c’est « inwavable »… Le fait qu’il soit configuré en tip-down empêche donc l’adjonction d’un système d’ouverture « automatique ».

Il faudra donc se rabattre sur un déploiement plus classique : avec le pouce, en « N-Y Drop » (on pince la lame entre le pouce et l’index, un petit « flip » du poignet et le couteau s’ouvre grâce à l’inertie du manche) ou encore à deux mains.


6) Conclusions – Pro’s & Con’s.


Points forts :

- Une ergonomie pas loin d’être parfaite.
- Taille « socialement acceptable ».
- Lame d’excellente qualité, très bien aiguisée et facilement réafutable.
- Port très agréable (couteau léger et plat).

Points faibles :

- Prix élevé pour un couteau de cette taille.
- Plaquettes en stainless steel, très glissantes sous certaines conditions.
- Système de lock encore légèrement perfectible.
- Clip un peu trop serrant.

Pour moi, le SPIN est ce qui, actuellement, selon les données sociopolitiques nord-européennes, se rapproche le plus de l’EDC parfait.
Petit, d’allure peu agressive, étudié dans ses moindres détails et magnifiquement usiné… le SPIN à malgré tout le défaut de ses qualités : un prix d’achat assez élevé pour un couteau de cette taille.
Evidemment, les matériaux, la réalisation et le temps consacré au R&D ont également un impact sur le prix…
Pas de quoi bouder son plaisir, néanmoins… les quelques euros supplémentaires à investir seront rapidement oubliés une fois que vous prendrez en main votre SPIN.

Le prix, ça s’oublie… la qualité, ça reste…


Peace,

Rico

Edit : Review parue à l'origine sur le forum de David Manise (http://www.davidmanise.com/)
Lien: http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,159.0.html

N.B. : Les revues de matériel sont publiées à titre informatif et reflètent uniquement notre avis personnel. Nous ne sommes liés, en aucune manière, aux fabricants et en gage d’impartialité, nous achetons nous-mêmes tous les produits que nous testons.

La détention, le transport et le port d'un couteau sont soumis à des lois strictes.
Nous vous conseillons de toujours connaitre la législation de l'endroit ou vous vous trouvez et de vous y conformer scrupuleusement.


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